On crée de faux articles et c’est gênant

Anthony, Ouellet, Anthony Ouellet, Tribune, Chibougamau,

Les articles créés par les journalistes de La Tribune lors de leur formation sont parfois inappropriés, et toujours gênants.


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Au moins, ils le font dans le carré de sable, contrairement à d’autres...

Reste que le contenu de ces textes fait sourciller le lecteur habitué au légendaire professionnalisme de ces artisans de l’information. On dirait presque qu’ils prennent plaisir à se laisser aller aux pires excès, uniquement parce que l’article ne sera pas rendu public.

Libération cathartique ou mauvaise habitude? Au lecteur d’en juger...



Cette photo là je ne pensais ne pas en avoir besoin Pendant 2 ans et demi j’en étais convaincu. Cette photo-là a été...

Posted by Chuck Noel on Wednesday, February 1, 2023

Chronique de Pierre Harvey

Il y a inévitablement plusieurs signes qui nous font croire que la fin approche pour le gouvernement libéral en poste à Ottawa. Maintenu en vie simplement par une entente négociée derrière des portes closes avec le Nouveau Parti Démocratique, il apparaît de plus en plus clair que le gouvernement Trudeau a fait son temps. Et les dernières semaines n’ont pas vraiment aidé la cause du PLC tellement il s’est aliéné à peu près tout ce qui existe de centristes d’un bout à l’autre du pays.

« Je suis convaincu que le premier ministre reviendra sur sa décision d’ici la fin de la semaine, peut-être même aujourd’hui »

—  Pierre Harvey

Je suis de ceux qui croient que la descente aux enfers a quand même débuté avec cette entente avec le NPD plus tôt en 2022. Cette entente, qui risque bien de revenir hanter les élus libéraux et néo-démocrates lorsque l’on s’approchera d’un scrutin. Car l’avoir su avant, avouons que personne n’aurait voté pour que ça se passe comme ça.

Voilà pour l’entente avec le NPD.

Pour voir à quel point ça brasse à Ottawa, il faut aussi revenir sur l’annonce plus que controversée de la nomination à venir de Mme Amira Elghawaby par le premier ministre au poste de représentante fédérale pour la lutte contre l’islamophobie. Je dis «nomination à venir», car je suis convaincu que le premier ministre reviendra sur sa décision d’ici la fin de la semaine, peut-être même aujourd’hui. La grogne à l’interne est trop grande. Et s’il ne le fait pas, je vous prédis une descente rapide dans les prochains sondages au Québec pour le PLC. Même le lieutenant québécois du PLC, Pablo Rodriguez, n’a pas digéré les propos et remarquez aussi qu’on ne l’a pas vraiment entendu depuis sa sortie il y a plus d’une semaine. C’est tout dire du malaise à l’interne.

Intolérances sociales

Le PLC, tout comme le NPD, a besoin du Québec pour rester au pouvoir ou le reprendre s’il y a une élection. Cette nomination n’a donc aucun sens d’autant que le poste ne servira à rien de toute façon. Je crois sincèrement que cette supposée islamophobie n’existe tout simplement pas chez nous, tout comme l’épouvantail du racisme systémique qu’on essaie de nous rentrer dans la gorge. Certaines formes d’intolérance sociales, ok, peut-être comme partout ailleurs et pas plus ni moins que dans toutes les cultures du monde. Mais à ce point qu’il faille que le fédéral nomme une émissaire spéciale? Voyons, franchement!


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Et même si quelques formes d’intolérance religieuses existaient au Québec par exemple, ce n’est pas tant envers l’Islam qu’elles sont dirigées mais bien plutôt envers tout signe religieux quel qu’il soit. Quant aux intolérances sociales, elles ne sont certainement pas plus prononcées au Québec que dans le reste du Canada. Et quand au drame de la mosquée de Québec qui revient trop souvent pour justifier un tel poste, je persiste à penser qu’il était lié seulement à un loup solitaire et non pas à un système ou à cause d’une quelconque forme généralisée de haine envers une communauté culturelle ou religieuse.

Et qui plus est, ce n’est certainement pas en nommant une femme voilée que l’on va régler le problème de l’islamophobie ici ou ailleurs au pays. Cela est d’autant plus vrai que le port du voile qui caractérise madame Elghawaby risque plutôt de nourrir encore plus notre désir de laïcité et de séparation de l’État avec les religions. D’ailleurs, nous ne sommes pas non plus si incultes au point de ne pas savoir qu’une femme peut bien être musulmane sans être voilée. Il n’y a rien, mais absolument rien dans les 6 300 versets du Coran qui exige qu’une femme porte un voile sur la tête.

Si le premier ministre tient tellement à nommer quelqu’un pour un tel poste, il devrait nommer une femme musulmane, mais qui ne porte pas le voile. Une femme qui s’est affranchie des stéréotypes liés à sa religion, un peu comme les Québécois ont rejeté les pires aspects de la religion catholique et se sont affranchis des notions de soumission. Ainsi il marquerait le pas et enverrait le message que la tolérance et le vivre ensemble ça se joue dans les deux sens.

Dans la catégorie des dossiers qui n’aident pas le PLC en ce moment, on apprend aussi que la gouverneure générale, celle-là même qui est unilingue anglophone, a vu son salaire augmenter de 40 000 $ en moins de trois ans.

Même si cette augmentation est inscrite dans la loi sur le gouverneur général, elle aurait dû et aurait pu être bloquée. Les parlementaires sont là pour mettre des lois en place. Mais ils sont aussi là pour les réviser, les modifier, les abroger même, quand ça doit être le cas. Et pour l’heure, personne ne semble s’en être offusqué à la Chambre des communes, tous partis confondus. Il n’y a donc pas d’excuses ici.

Et dans ce dossier, on ne parle que du salaire. On ne parle même pas de l’absence du français dans les aptitudes linguistiques de la gouverneure générale nommée par le gouvernement libéral. Certains pourraient même dire que pour le gouvernement en place et pour son souteneur néo-démocrate, ça ne doit pas être bien grave puisque c’est ce même gouvernement qui a nommé en septembre 2019 une lieutenant gouverneure unilingue anglophone pour le Nouveau-Brunswick. Ainsi, pour les francophones et les Acadiens de cette province, on repassera pour le respect et la représentativité. Tout ça nourrit la grogne et pas seulement au Québec.


On voit donc très bien ne serait-ce que par ces quelques exemples, que ça commence à brasser à Ottawa. Par contre, notons aussi que les Canadiens ne sont même pas prêts à donner un mandat majoritaire au Parti conservateur du Canada. Ça en dit long sur notre humeur Ad Mare Usque A Mare mettons. Cela me dit surtout que l’on doit tous être vraiment tannés de voir ce qui se passe à Ottawa ou alors que le cynisme a peut-être atteint un point de rupture.


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