Toute sa vie, Vania s’est fait demander d’où elle venait. Pourtant, elle est née à Montréal d’une mère haïtienne et d’un père caucasien, originaire de l’Estrie. «Un Québécois noir, ça existe», lance-t-elle.
L’exposition Identités, Racines et Mélanine mijote dans la tête de l’artiste depuis plusieurs années. Vania Larose voulait «valider» ses perspectives sur des «enjeux que peuvent vivre les personnes noires et les personnes métissées», explique la photographe.
«On est capable d’embrasser plusieurs cultures à la fois.»
— Vania Larose
L’artiste accueillait mercredi soir les participants et leur famille à l’occasion de son vernissage au Musée d’histoire de Sherbrooke. L’exposition demeurera sur place jusqu’au 5 mai.
Chaque portrait sur les murs du couloir du musée est accompagné d’un extrait des témoignages des participants.

Je pense que ça m’a appris que personne n’est indifférent [aux propos discriminatoires] même si on veut souvent se donner une carapace.»
— Vania Larose
Vania retient aussi de ce processus de création que la représentativité positive est «vraiment importante», dit-elle. «Je pense que si j’avais eu des modèles qui me ressemblaient à mon âge, sky aurait été the limit», confie l’artiste.
Bien qu’elle reconnaisse que les micro-agressions relèvent souvent de la «maladresse», c’est par la représentativité que ce genre d’incidents pourrait s’estomper, selon elle.
Des rencontres marquantes
Est-ce qu’une rencontre particulière a marqué l’artiste? La réponse ne lui vient pas instantanément. Vania prend le temps de revisiter ses portraits exposés dans le musée avant de mettre le doigt sur l’histoire d’une jeune femme.
Au secondaire, un garçon avait refusé à l’adolescente de la fréquenter simplement parce qu’elle était noire. À l’époque, la jeune femme avait pris son courage à deux mains pour lui avouer ses sentiments. Elle ne l’a plus jamais refait auprès d’un homme caucasien.
«Quand quelque chose nous touche, ça vient chercher souvent un événement personnel qu’on a déjà vécu», confie ensuite Vania.